Hommage à Max Reger

Textes et traductions

Der Mensch lebt und bestehet nur eine kleine Zeit / L’Homme existe et ne vit qu’un bref instant (Reger)

Der Mensch lebt und bestehet nur eine kleine Zeit,

L’Homme (l’humain) existe et ne vit qu’un bref instant,

und alle Welt vergehet mit ihrer Herrlichkeit.

et le monde entier disparaîtra avec sa splendeur.

Es ist nur Einer ewig und an allen Enden

Il n’y a qu’un seul qui est totalement éternel

und wir in seinen Händen.

et nous sommes entre ses mains.

O Tod, wie bitter ist du / Oh mort, comme tu es amère (Reger)

O Tod, wie bitter bist du,

Oh mort, comme tu es amère,

Wenn an dich gedenket ein Mensch,

Quand l’Homme (l’humain) pense à toi,

Der gute Tage und genug hat

Plein de bons jours et de joie

Und ohne Sorge lebet;

et vit sans souci;

Und dem es wohl geht in allen Dingen

et prospère en toutes choses

Und [wohl noch] essen mag!

et peut toujours bien manger!

O Tod, wie bitter bist du.

Oh mort, comme tu es amère.

O Tod, wie wohl tust du dem Dürftigen,

Ô mort, comme tu es bonne envers les nécessiteux,

Der da schwach und alt ist,

qui sont faibles et vieux,

Der in allen Sorgen steckt,

atteints de chagrins,

Und nichts Bessers zu hoffen,

et qui n’ont plus d’espoir,

Noch zu erwarten hat!

ni d’attentes!

O Tod, wie wohl tust du!

Ô mort, comme tu es bonne!

Nun da der tag / Maintenant que le jour (Hindemith)

Nun, da der Tag

Maintenant que le jour

des Tages müde ward, und aller Sehnsucht Bäche

est las d'être le jour, et que tous les ruisseaux de la nostalgie

von neuem Trost plätschern,

du nouveau réconfort murmurent,

auch alle Himmel, aufgehängt in Gold-Spinnetzen,

et que tous les cieux, suspendus dans des mailles d'or,

zu jedem Müden sprechen: "Ruhe nun!" -

à chaque être fatigué disent : « Repose-toi maintenant ! » -

Was ruhst du nicht, du dunkles Herz,

Pourquoi ne te reposes-tu pas, cœur sombre,

was stachelt dich zu fußwunder Flucht...

qu'est-ce qui te pousse à voler à en avoir mal aux pieds...

Wes harrest du?

Qui attends-tu ?

Der Tod / La mort (Hindemith)

Er erschreckt uns

Nous craignons

Unser Retter, der Tod.

notre sauveur, la mort.

Sanft kommt er,

Doucement, elle vient,

Leis' im Gewölke des Schlafs.

calme dans les nuages du sommeil.

Aber er bleibt fürchterlich, und wir sehn nur

Mais cela reste terrible, et nous voyons que

Nieder ins Grab ob er gleich uns zur Vollendung

en bas dans la tombe, même dans l’achèvement

Führt aus Hüllen der Nacht hinüber

conduit les voiles de la nuit

In der Erkenntnisse Land.

au pays des découvertes.

Eine lichte Mitternacht / Un clair minuit (Hindemith)

Dies ist deine Stunde, o Seele,

C’est ton heure, oh âme,

die Stunde deiner freien Flucht ins Schweigen,

l’heure de ton envol dans le silence,

Von Büchern hinweg; fort von Künsten,

Loin des livres, loin des arts,

nach getilgtem Tag, nach getaner Arbeit,

La journée payée, le travail terminé,

Die auftaucht, still und staunend weit dich entrückt

Qui apparaît au loin, vous transportant au loin

in Nachdenken über deine geliebetesten Themen:

dans une réflexion sur vos sujets préférés:

Nacht, Schlaf, Tod und die Sterne.

Nuit, sommeil, mort et étoiles.

Ach, Herr, strafe mich nicht / Ah, Seigneur, ne me punis pas (Reger)

Ach, Herr, strafe mich nicht mit deinem Zorn,

Ah, Seigneur, ne me punis pas dans ta colère,

und züchtige mich nicht in deinem Grimm

et ne me frappe pas dans ta rage

Herr, sei mir gnädig

Seigneur, sois ma merci

und erhöre mich

et entends moi

erhöre mich, wenn ich rufe

entends moi, quand je t’appelle

denn ich bin schwach

parce que je suis faible

der du mich tröstest

tu es mon confort

Herr, sei mir gnädig

Seigneur, sois ma merci

denn ich bin schwach

parce que je suis faible

Ach, Herr,

Ah, Seigneur,

erhöre mich, wenn ich rufe

entends moi, quand je t’appelle

sei mir gnädig

sois ma merci

wenn ich rufe

quand je t’appelle

Gott, Gott, Gott,

Dieu, Dieu, Dieu

Gott meiner Gerechtigkeit

Dieu ma justice

der du mich tröstest in Angst

tu es ma justice dans la peur

strafe mich nicht mit deinem Zorn,

ne me punis pas dans ta colère,

und züchtige mich nicht in deinem Grimm

et ne me frappe pas dans ta rage

erhöre mein Gebet

entends ma prière

denn ich bin schwach

parce que je suis faible

Ich liege und schlafe ganz in Frieden

Je suis allongé et je dors en paix

denn allein du, Herr, hilfst mir

car toi seul, Seigneur, peut m’aider

daß ich sicher wohne

de ceci je suis sûr

Ich bin so müd’ vom Seufzen

Je suis fatigué et je m’essouffle

mein Schild ist bei Gott

mon allégeance est en Dieu

der den frommen Herzen hilft

qui aide les coeurs souffrants

Ich liege und schlafe,

Je suis allongé et je dors,

schlafe ganz in Frieden

je dors complètement en paix

Opus 39 (Reger)

No. 1 Schweigen / Silence

Nun um mich her die Schatten steigen,

Les ombres montent autour de moi,

Stellst du dich ein, willkommnes Schweigen,

Installe-toi, silence bienvenu,

Du, aller tiefsten Sehnsucht wert.

Toi qui conviens aux plus profonds désirs.

Sehr hab ich unter Lärm und Last

Sous le poids et le bruit du jour

Des Tags nach dir, du scheuer Gast,

Je t'ai beaucoup désiré, timide invité,

Wie einem lieben Freund begehrt.

Comme un ami cher.

Das wirre Leben ist verklungen,

Le tohu-bohu de la vie s'est évanoui,

In Höhen ging und Niederungen

Sur les hauteurs et dans les fonds

Längst jeder laute Schall zur Ruh.

Toute clameur s'est endormie depuis longtemps.

Urstimmen, die der Tag verschlang,

Des voix primitives, englouties par le jour,

Erklingen, mystischer Gesang -

Résonnent, chant mystique –

Ja, süßes Schweigen, rede du.

Oui, doux silence, tu parles.

Was über deinen stillen Mund

Quelque chose sur ta bouche silencieuse

Aus einem rätseltiefen Grund

Venu de profondeurs énigmatiques

Mit leisem Murmeln quillt herauf,

Jaillit avec un léger murmure,

Ich halte zitternd meine Schalen

Je tiens en tremblant ma coupe

Und fang die feinen Silberstrahlen

Et recueille avec bonheur les légers rayons d'argent

Verborgner Quellen selig auf.

D'une source cachée.

No. 2 Abendlied / Chant du soir

Leise geht der Tag zur Rüste;

Doucement le jour va vers le repos;

purpurrot zum letztenmal

Pour la dernière fois, en pourpre

glüht der Wald, als ob ihn küsste

Brille la forêt, comme si elle recevait un baiser

heiß der Sonne goldner Strahl.

Chaud d'un rayon doré du soleil.

Weiße Nebelschleier steigen

Des voiles de brume blancs s'élèvent

wallend aus dem See empor.

Flottant au-dessus du lac.

Rings ist Stille nur und Schweigen

Tout autour il n'y a que calme et silence

und kein Laut klingt an mein Ohr.

Et aucun bruit n'arrive à mon oreille.

Und es streben alle müden Seelen

Et toutes les âmes fatiguées s'efforcent

nun der Heimat zu.

D'atteindre maintenant leur patrie.

Denn der Abend lockt mit Frieden

Car le soir attire la paix

und die Nacht mit süßer Ruh.

Et la nuit un doux repos.

Und in ferne Weltenweiten

Et dans les lointaines étendues du monde

wogt die Seele mir hinaus,

Mon âme ondule au-delà de moi,

gleich als wollte sie bereiten

Comme si elle voulait préparer le chemin

sich zum ewgen Flug ins Vaterhaus.

Pour le vol éternel vers la demeure du Père.

No. 3 Frühlingsblick / Vue de printemps

Durch den Wald, den dunkeln, geht

À travers la forêt sombre, vont

Holde Frühlingsmorgenstunde,

Les douces heures du matin de printemps,

Durch den Wald vom Himmel weht

À travers la forêt du ciel, soufflent

Eine leise Liebeskunde.

De douces nouvelles d'amour.

Selig lauscht der grüne Baum,

Béat l'arbre vert écoute,

Und er taucht mit allen Zweigen

Et il plonge avec toutes ses branches

In den schönen Frühlingstraum,

Dans le beau rêve de printemps,

In den vollen Lebensreigen.

Dans la ronde pleine de la vie.

Blüht ein Blümlein irgendwo,

Si une petite fleur apparaît,

Wird's vom hellen Tau getränket,

Elle est arrosée de rosée brillante,

Das einsame zittert froh,

Solitaire et tremblant de joie

Daß der Himmel sein gedenket.

Que le ciel ait pensé à elle.

In geheimer Laubesnacht

Dans le feuillage secret de la nuit,

Wird des Vogels Herz getroffen

Le cœur de l'oiseau a été frappé

Von der großen Liebesmacht,

Par la grande force de l'amour,

Und er singt ein süßes Hoffen.

Et il chante une douce espérance.

All' das frohe Lenzgeschick

Tout le talent du joyeux printemps,

Nicht ein Wort des Himmels kündet,

Pas un mot céleste ne le proclame,

Nur sein stummer, warmer Blick

Seulement son silence, son regard chaleureux

Hat die Seligkeit entzündet;

Ont enflammé le bonheur.

Also in den Winterharm,

Ainsi dans l'affliction de l'hiver.

Der die Seele hielt bezwungen,

Qui tient mon âme captive.

Ist dein Blick mir, still und warm,

C'est ton regard silencieux et chaleureux,

Frühlingsmächtig eingedrungen.

Avec la force du printemps, qui me pénètre.

Opus 111B pour chœur de femmes (Reger)

No. 1 Im Himmelreich ein Haus steht / Une maison au royaume des cieux

Im Himmelreich ein Haus steht,

Dans le royaume des cieux il y a une maison,

da hin ein goldener Weg geht.

Vers où mène un chemin doré.

Die Säulen die sind von Marmelstein,

Les colonnes sont de marbre,

da legte unser Herr hinein

Dans lequel notre Seigneur a posé

die edelsten Gesteine.

Les pierres les plus précieuses.

In dieses Haus geht niemand ein,

Dans cette maison personne n'entre

der nicht von allen Sünden reine.

S'il n'est pur de tout péché.

No. 2 Abendgang im Lenz / Marche de soirée au printemps

Selig durch die Fluren gehn,

Il est merveilleux de marcher à travers les champs

Wenn der Tag verglüht.

Quand le jour se consume en brûlant.

Leuchtend in des Abends Schein

Brillant dans l'éclat du soir

Weiß der Birnbaum blüht.

Le poirier fleurit tout blanc.

Hoch in Wipfeln feierlich

En haut dans les cimes solennelle

Süß die Drossel singt.

Et douce la grive chante.

Wie der ganze Frühlingstraum,

Comme tout le rêve de printemps,

Ach, im Liede klingt.

Ah, résonne dans le chant.

No. 3 Er ist’s / C’est le printemps

Frühling läßt sein blaues Band

À nouveau le printemps

Wieder flattern durch die Lüfte;

Fait flotter aux vents son ruban bleu;

Süße, wohlbekannte Düfte

De doux et familiers parfums

Streifen ahnungsvoll das Land.

Effleurent le pays, prémonitoires.

Veilchen träumen schon,

Déjà les violettes rêvent,

Wollen balde kommen.

Elles vont bientôt s'éveiller.

Horch, von fern ein leiser Harfenton!

Écoute, au loin le son léger d'une harpe !

Frühling, ja du bist's!

Printemps, oui c'est bien toi !

Dich hab' ich vernommen!

Je t'ai entendu !

Frühling läßt sein blaues Band

À nouveau le printemps

Wieder flattern durch die Lüfte;

Fait flotter aux vents son ruban bleu;

Süße, wohlbekannte Düfte

De doux et familiers parfums

Streifen ahnungsvoll das Land.

Effleurent le pays, prémonitoires.

Waldesnacht / Nuit de forêt (Brahms)

Waldesnacht, du wunderkühle,

Nuit de la forêt, à la fraîcheur merveilleuse,

Die ich tausend Male grüß',

Que je salue mille fois,

Nach dem lauten Weltgewühle,

Après l'agitation bruyante du monde,

O wie ist dein Rauschen süß!

Oh, comme ton murmure est doux !

Träumerisch die müden Glieder

En rêvant, mes membres fatigués,

Berg' ich weich ins Moos,

Je les étends dans ta mousse,

Und mir ist, als würd' ich wieder

Et il me semble que c'est comme si une fois de plus

All der irren Qualen los.

J'étais libéré de mes tourments de fou.

Fernes Flötenlied, vertöne,

Au loin un chant de flûte s'élève,

Das ein weites Sehnen rührt,

Et remue une grande nostalgie.

Die Gedanken in die schöne,

Mes pensées s'égarent vers un beau,

Ach! mißgönnte Ferne führt.

Hélas, désiré endroit lointain.

Laß die Waldesnacht mich wiegen,

Que la nuit de la forêt me berce,

Stillen jede Pein!

Et calme toute douleur !

Und ein seliges Genügen

Et une béate satisfaction

Saug' ich mit den Düften ein.

Me permet de boire ses parfums.

In den heimlich engen Kreisen,

Dans des cercles étroits et secrets,

Wird dir wohl, du wildes Herz,

Cœur sauvage, tu sauras bien

Und ein Friede schwebt mit leisen

Que la paix flotte avec de légers

Flügelschlägen niederwärts.

Battements d'ailes vers le bas.

Singet, holde Vögellieder,

Chantez, doux chants d'oiseaux,

Mich in Schlummer sacht!

Pour moi doucement vers le sommeil !

Irre Qualen, löst euch wieder;

Tourments déments, dissipez-vous à nouveau ;

Wildes Herz, nun gute Nacht!

Cœur sauvage, maintenant bonne nuit !

Mein Odem ist Schwach / Mon souffle est faible (Reger)

Mein Odem ist schwach

Mon souffle est faible

und meine Tage sind abgekürzt,

et mes jours sont comptés,

das Grab ist da.

la tombe est là.

Fürwahr, Gespött umgibt mich

En vérité, les moqueurs m’entourent

und auf ihrem Hadern muß mein Auge weilen.

et mon œil doit subir leurs provocations.

Sei du selbst mein Bürge bei dir;

Sois toi-même mon garant auprès de toi ;

wer will mich sonst vertreten?

sinon, qui viendra me soutenir ?

Wie stehest du dem bei, der keine Kraft hat,

Comment te tiens-tu aux côtés de celui qui est sans force,

hilfst dem, der keine Stärke in den Armen hat?

comment aides-tu celui qui n’a pas de force dans les bras ?

Wie gibst du Rat dem, der keine Weisheit hat,

Comment prodigues-tu tes conseils à celui qui est sans sagesse,

und tust kund Verstandes die Fülle?

et lui rends-tu manifeste ta pleine clairvoyance ?

Aber ich weiß, daß mein Erlöser lebet

Mais je sais que mon Rédempteur est vivant

und er wird mich hernach aus der Erde aufwecken.

et qu’il me fera renaître de la terre.